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Ecrivaine occitane, semeuse de graines de folie. Etre écrivain, c'est combattre, c'est dire, dénoncer, tous les jours, à chaque instant, jusqu'au dernier souffle. C'est aussi écrire pour vous faire évader. Quitter les sentiers battus et partir vers d'autres horizons.

Aurore Le soleil dormait encore derrière l'horizon. Un vent furieux venu du large s'était mis à souffler...

Aurore

Le soleil dormait encore derrière l'horizon. 
Un vent furieux venu du large s'était mis à souffler et la mer grondait sans relâche... C'était un bruit sourd, un plainte, qui surgissait des entrailles de la terre et s'amplifiait peu à peu comme un roulement de tambour lorsque les vagues laiteuses se fracassaient sur les rochers. 
Au loin, 
dans la lueur bleue pâle du matin naissant, se devinaient les ombres dansantes des bateaux de pêche sortis très tôt à l'aube, malgré le danger de la mer démontée. 
De temps en temps, la lumière blafarde du phare solitaire balayait l'obscurité, dévoilant les contours fantomatiques des digues, 
longs bras gluants et difformes 
s'avançant au milieu 
des vagues déchaînées. 
On aurait dit qu'elles essayaient de repousser l'eau, 
en vain, vers le large. 
Le temps s'était figé entre la nuit et l'aube, 
indécis encore à choisir, 
Paresseux et frileux comme un enfant au sortir du lit...

La terre s'étira, 
bailla 
et projeta au dessus de l'horizon un disque jaune pâle à peine perceptible à travers la brume glacée. 
La mer vomissait ses joyaux, coquillages, algues multicolores. Elle roulait sur le sable fin son corps frémissant, s'abandonnant un instant à cette caresse du rivage puis, comme honteuse de ce laisser-aller, se retirait à regret pour revenir sans cesse, indécise. 
Elle accomplissait ce rite depuis sa naissance, perdue dans la nuit des temps, et l'accomplirait encore jusqu'à la fin de ce monde où s'égraine la vie, en amante jalouse qui jamais ne pardonne et jamais ne trahit, tantôt douce, tantôt furieuse, mais toujours fidèle.
C'était l'heure où tout se confond, rêve et réalité, nuit et jour, terre et ciel.

Extraits de « le preta de l’île singulière tome 1, les noces sacrilèges »

Aurore

Le soleil dormait encore derrière l'horizon.
Un vent furieux venu du large s'était mis à souffler...
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